Identifiant : 84.2019.AAT Description : Le Draken est un chasseur polyvalent de la classe Mach 2, similaire au Super Starfighter et au Mirage III. Le Saab Type 35 est conçu entre 1949 et 1951 pour être un chasseur supersonique, facile d’entretien, capable d’opérer par tous les temps, à partir de terrains peu ou pas aménagés et sur des distances assez courtes.
LE CONTEXTE HISTORIQUE La politique de neutralité adoptée par la Suède au cours de la Deuxième Guerre mondiale se poursuit pendant la guerre froide. Même s'ils acceptent l'aide financière prévue par le plan Marshall, les gouvernements refusent de joindre les rangs de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) qui voit le jour en 1949. Résolu, malgré tout, à assurer la sécurité de son territoire, le pays a beaucoup investi dans la défense et entretenu dans les années cinquante une force aérienne de 1000 avions de combat - ce qui en faisait une des premières du monde.
DEVELOPPEMENT/PRODUCTION : Après des essais en soufflerie, un prototype à échelle réduite (70 % du Draken) est construit sous la désignation Saab 210, et fait son premier vol le 21 janvier 1952. Cette maquette volante effectue environ un millier de vols d'essais. L'avion est modifié pour déplacer les entrées d'air frontales sur les côtés du fuselage. En août 1953, trois prototypes du futur Draken sont commandés. Le premier d'entre eux fait son vol inaugural le 15 octobre 1955 avec un réacteur provisoire et, une fois équipé du moteur définitif, dépasse le mur du son le 26 janvier 1956. Baptisé J-35 Draken, le nouvel intercepteur suédois suscite un certain intérêt. Il a une apparence très inhabituelle. Initialement prévu avec une voilure delta, il est doté d’une voilure en double delta : la partie avant de la voilure a un angle à 80°, tandis que les extrémités ont un angle de seulement 57°, mieux adaptée aux basses vitesses et aux contraintes d’un décollage court (plus de possibilités de loger le carburant et l'équipement). Cependant cette configuration induit à basse vitesse un phénomène de décrochage difficile à surmonter pour les jeunes pilotes. Deux entrées d’air ovales encadrent le cockpit, alimentant un unique turboréacteur Svenska RM.6b de 6800 kg de poussée avec postcombustion, puis à partir du J-35D un RM.6C plus puissant, tous deux produits sous licence sur la base d’un Rolls Royce Avon. Pour faciliter l’utilisation sur pistes courtes, un parachute de freinage et un aérofrein sont installés. Les commandes de vol sont assistées par des systèmes hydrauliques, afin de réduire la fatigue de l’unique pilote, qui pouvait en dernier recours utiliser son siège éjectable. Au total, la production de cet avion s’est élevée à 604 unités dont 120 unités pour la version J-35 D dont le musée conserve un exemplaire.
LE DRAKEN A L’EXPORTATION Ses qualités entraînent des succès à l’exportation : le Danemark en utilise 56, la Finlande 48 et l’Autriche 24. Au total 604 Draken ont été construits. En 1985, l'Autriche achète à la Suède 24 J 35D d'occasion. Ces avions sont révisés, reçoivent un détecteur d'alerte radar et un lance-leurres, avant leur livraison 2 ans plus tard sous la désignation J 35 OE. Les Draken autrichiens, dont l’exemplaire du musée, sont les derniers à rester en service, puisqu'ils ne seront réformés qu'en novembre 2005, date à laquelle ils sont remplacés par des F-5 loués à la Suisse, en attendant la livraison des Eurofighter.
EXEMPLAIRE AEROSCOPIA : Le Draken a été livré par la Suède en 1989, et a arrêté sa carrière opérationnelle en 2005 après un long service actif sur la base de Zeltweg. Il est arrivé démonté à Toulouse en Décembre 2007 et a depuis été remonté. Il est depuis présenté au sein de la collection. Présentation :
